Si vous deviez choisir préféreriez-vous vivre dans une maison avec jardin ou dans un appartement, comme la majorité des Français en deux mille vingt, vous optiez sûrement pour la maison.
Aujourd'hui, trois Français sur quatre aspirent à cette réalité, souvent associé au rêve de devenir propriétaire.
Cependant, ce rêve semble de plus en plus hors de portée.
Aujourd'hui en France, le pouvoir d'achat a diminué de dix pour cent depuis deux mille, vingt-deux marquant le début d'une des crises les plus violentes et profondes depuis trente ans.
Cette crise affecte particulièrement le marché des maisons individuelles, confronté à des défis écologiques et à des restrictions législatives.
Dans ce contexte, peut-on encore espérer devenir propriétaire en France, la maison avec jardin dont tout le monde rêve est-elle compatible avec les défis environnementaux qui nous attendent.
La maison individuelle Est-elle Encore un rêve accessible pour les Français.
Aujourd'hui, la France compte environ vingt millions de logements individuels sur un total de trente sept millions de logements.
Cet attachement aux maisons individuelles s'est renforcé dans les années soixante soixante dix.
Fortement influencé par l'imaginaire américain, cette période donc les années soixante soixante dix, a vu le développement du modèle pavillonnaire encouragé par des politiques de développement du logement et des aides de l'Etat comme le Pel, le plan épargne logement ou les APL.
Le but de ces aides et d'aider les Français à accéder à leurs premiers logements, à acheter des maisons.
Dans ces années, l'accession à la propriété et le développement du modèle pavillonnaire s'adossent au développement du crédit.
Le crédit aux ménages, le crédit immobilier par exemple.
Avant la guerre, on devait attendre d'hériter de ses parents pour pouvoir s'acheter une maison ou un terrain.
Avec le crédit, tout change.
La maison devient un bien de consommation au même titre que la voiture.
Les gouvernements successifs en France continuent de soutenir ce modèle jusqu'aux années deux mille.
Mon ambition, c'est de faire de la France un pays de propriétaires, déclarait le président de la République Nicolas Sarkozy en deux mille sept.
À l'époque, pour les Français, la maison est véritablement synonyme de propriété.
Aujourd'hui, quatre vingts pour cent des propriétaires résident dans une maison et cela symbolise une certaine stabilité financière et professionnelle.
Cependant, la crise immobilière actuelle limite pour beaucoup l'accès au logement.
Tout d'abord, la hausse brutale des taux d'intérêt.
Tout d'abord, la hausse brutale des taux de crédit est un facteur majeur.
On est passé de un virgule cinq à quatre virgule cinq pour cent depuis deux mille vingt deux et ce changement a réduit la capacité d'emprunt des ménages français de vingt cinq à trente pour cent.
Cette hausse des taux d'intérêt est une des conséquences directes de la guerre en Ukraine et de l'emballement du cours des matières premières.
Pour limiter l'inflation, la Banque centrale européenne a remonté ses taux directeurs, c'est à dire le taux auquel elle prête de l'argent aux banques commerciales.
Et ces banques commerciales, qui prêtent notamment aux particuliers, ont répercuté cette hausse sur les particuliers.
Prenons un exemple.
Avec un remboursement de mille trois cents euros mensuels sur vingt ans, un ménage français peut désormais acquérir une maison d'environ cent sept mètres carrés à saint-etienne de Soixante-dix.
Mètres carrés à Strasbourg ou de trente-six mètres carrés à Nice.
Et en plus de ça, les prix de l'immobilier, pendant ce temps, n'ont pas du tout suffisamment baissé pour couvrir la perte de capacité d'emprunt.
Donc résumons en moyenne ce même ménage trente huit mètres carrés par rapport à deux mille dix neuf.
Alors plusieurs aides à l'achat sont maintenant disponibles pour les ménages, mais leur périmètre est de plus en plus restreint à l'habitat collectif.
Depuis deux mille dix sept et l'arrivée du président Emmanuel Macron à l'Élysée, les pouvoirs publics soutiennent l'habitat collectif aux dépens du pavillon et de la maison individuelle.
En deux mille vingt et un, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, avait créé la polémique en déclarant Le modèle à l'ancienne du pavillon avec jardin dont on peut faire le tour n'est plus soutenable et nous mène à une impasse.
L'ancienne ministre a beau être revenu sur ses propos, il résume plutôt bien l'orientation du gouvernement en matière de logement.
Les pouvoirs publics mènent depuis plusieurs années une guerre contre la maison individuelle.
La crise des gilets jaunes a mis sur le devant de la scène les difficultés rencontrées par certains habitants de zones pavillonnaires excentrées, obligés de prendre leur voiture à la moindre occasion.
En plus d'être dépendants de leur voiture, ces habitants de pavillons doivent faire face à une augmentation de leurs dépenses.
Les salaires de la classe moyenne en France ont tendance à stagner alors que, parallèlement le coût de l'habitat pavillonnaire et les frais secondaires, les frais annexes ont tendance à augmenter, en particulier le chauffage.
Il y a une perte énergétique très forte dans les pavillons, notamment ceux qui ont été construits dans les années soixante soixante dix, qui sont tout simplement mal isolés et au-delà du coût de l'énergie qui pèse sur les personnes qui habitent dans des pavillons.
Il y a tout un impact environnemental.
Construire des maisons et des routes pour les relier, c'est aussi occuper des espaces naturels et agricoles sur l'ensemble des terres artificialisées en France, entre deux mille neuf et deux mille dix neuf, soixante huit pour cent ont été utilisés pour de l'habitat pour protéger les sols.
La loi climat et résilience fixe comme objectif zéro artificialisation nette d'ici deux mille cinquante, chaque espace artificialisé devra être compensé par un espace équivalent rendu à la nature.
Une des conséquences depuis quelques mois, c'est que certains espaces qui étaient constructibles sont maintenant non constructibles et le prix des terrains disponibles reste élevé.
En deux mille vingt deux, le prix moyen des terrains a augmenté de cinq virgule cinq pour cent.
Cette crise du logement neuf, touchant à la fois des maisons mais aussi des appartements, pourrait conduire à la perte de cent cinquante mille emplois d'ici deux mille vingt-cinq.
Cette crise est due aux facteurs que l'on vient juste d'évoquer la baisse du pouvoir d'achat et la raréfaction du foncier.
Une autre difficulté rencontrée par les promoteurs.
Les personnes qui construisent des logements neufs, c'est la hausse des coûts de construction de l'ordre de vingt pour cent à cause de l'inflation et de l'entrée en vigueur de certaines réglementations, comme des réglementations environnementales contraignantes.
Par exemple, parlons de la R deux mille vingt, entrée en vigueur le un er janvier deux mille vingt deux, cette réglementation fixe des objectifs de sobriété énergétique.
Concrètement, certains matériaux comme le bois et le liège sont préférés au béton et à l'acier, et les nouvelles constructions sont tenus d'être mieux isolés pour faire face aux futures canicules.
Par exemple, en deux mille, vingt-trois trois cent soixante-treize, mille cent logements ont été autorisés à la construction.
C'est un quart de moins que l'année dernière.
C'est en dessous du besoin en logement neuf qui lui, est estimé à cinq cent mille par an.
En conclusion, la crise actuelle du logement en France soulève des questions essentielles sur l'aménagement du territoire et les choix futurs en matière d'habitat.
Avec environ trois millions de logements vacants.
Le débat entre le neuf et l'ancien, l'individuel et le collectif est plus pertinent que jamais.
Et voilà, on arrive déjà au terme de cette exploration de la crise du logement en France.
Aujourd'hui, le rêve de la maison individuelle avec jardin se heurte à des réalités économiques et environnementales de plus en plus complexes.
J'espère que cet épisode vous a plu.
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Prenez soin de vous et à la semaine prochaine, c'est Carlito